Si le jeune enfant est à table avec toute la famille, il a tout de même des besoins spécifiques
Le Centre National de la Fonction Publique Territoriale m’a demandé de créer un cycle de webinaire sur l’alimentation. J’ai organisé plus d’une dizaine de webinaire et il me semble que leurs thématiques et contenus peuvent intéresser un public plus large que les seuls fonctionnaires territoriaux.
En effet, les besoins en matières grasses des jeunes enfants sont importants en quantité et qualité. Nous avons tendance à penser qu’il faut limiter les portions de matières grasses chez le jeune enfant comme c’est préconisé chez l’adulte. Mais les besoins d’un tout-petit sont beaucoup plus importants que ceux d’un adulte. En effet, les graisses lui sont indispensables pour bien grandir. Elles apportent de l’énergie et donc participent au fonctionnement de l’organisme. Elles sont indispensables au bon développement, en particulier cérébral.
Je me suis adressée à une pédiatre, le Dr Catherine Salinier et à une assistante maternelle, Catherine Guillaud Saumur pour faire le point sur les différentes étapes de l’éducation alimentaire des enfants. J’ai synthétisé pour vous les dernières recommandations pédiatriques ainsi que les trucs et astuces d’une professionnelle de la petite enfance.
Le Dr Catherine Salinier nous explique qu’il existe 2 familles d’acides gras essentiels qui doivent être apportées par l’alimentation. Ce sont les acides gras oméga 3 que l’on trouve dans les huiles de colza, noix et soja, etc. Mais aussi, les acides gras oméga 6 présents en plus grande proportion dans les huiles de tournesol, maïs, arachide et pépins de raisin. L’huile d’olive, quant à elle, contient peu de ces 2 familles.
Les poissons gras contiennent des graisses de type oméga 3 qui sont à privilégier, ce sont les saumon, truite, maquereau, hareng et sardine. Il faut varier les types d’huile et les donner crues pour que leurs propriétés ne soient pas dégradées par la cuisson. Par exemple, Catherine Guillaud Saumur conseille d’ajouter 1 cuillère à café d’huile dans une purée jusqu’à 1 an, puis 2 cuillères à café quand l’enfant grandit.
Il faut varier les sources de matières grasses en utilisant aussi de temps en temps du beurre ou de la crème fraîche. Comme elles apportent des goûts différents, toutes ces matières grasses différentes participent à l’éducation au goût des enfants.
Jusqu’à 1 an, les quantités sont définies précisément par les recommandations des pédiatres. Après 1 an, souvent, les parents perdent leurs repères. Ils ont tendance à donner des portions trop importantes pour certains aliments. Le même menu que la famille n’est pas forcément adapté aux besoins du jeune enfant. Ainsi, il faut que la famille adapte la portion au bébé puisqu’il est important qu’il mange à la table familiale.
Ainsi, il faut savoir que les enfants savent manger à leur faim. Il faut leur faire confiance sur la quantité, ils peuvent manger beaucoup à un repas et se réguler sur le suivant. Il faut inciter un enfant à manger, mais ne pas le forcer, au risque de dérégler son système de satiété. Certains enfants sont de petits mangeurs, il faut respecter leur appétit. Et ne pas s’inquiéter si la courbe de poids est normale. Si ce n’est pas le cas, il faut en parler au pédiatre ou au médecin traitant.
Il ne faut pas forcer un enfant qui mange peu, ni récompenser celui qui mange bien.
On n’a pas toujours de balance sous la main, ou le temps de peser. Dans ce cas, la main de l’enfant est un repère très pratique qui grandi avec lui !
Ainsi :
Cela fonctionne aussi pour les adultes !
Il ne faut pas oublier de faire attention à la portion de laitage en comptabilisant ceux qui peuvent être inclus dans la préparation d’un plat. Par exemple, le lait et le fromage râpé qui ont été ajouté dans une quiche aux légumes.
Durant le repas, il est préférable de présenter les légumes en premier quand l’enfant a faim. En effet, le jeune humain est conditionné génétiquement pour préférer les aliments riches en énergie (féculents, aliments gras, etc.) qui vont lui apporter l’énergie pour vivre. Mais aussi, les aliments sucrés car le sucre est le « carburant » du cerveau, indispensable à son fonctionnement. Comme les légumes ne sont ni riches en énergie, ni en sucre, ils ne vont pas attirer spontanément le tout-petit. Si les légumes sont proposés après la viande et les féculents, l’enfant commençant à être rassasié aura moins tendance à vouloir en manger, voire les goûter.
Quoiqu’il en soit, il faut respecter l’appétit des enfants, ne jamais les forcer. En effet, on court le risque de le déconnecter de ses signaux internes qui régulent naturellement son appétit.
Retrouvez tous les détails dans le replay du webinaire avec le Dr Catherine Salinier et Catherine Guillaud Saumur dont voici le lien : https://youtu.be/HCWK_Yr2fPM
Voici le lien vers mon article sur l'alimentation du tout-petit de l'allaitement à la diversification : https://salimenter.fr/?p=485&preview=true&_thumbnail_id=195
Vous trouverez ici la présentation utilisée lors de cette formation ainsi que les réponses aux questions les plus fréquentes.