Alimentation du jeune enfant : de l’allaitement à la diversification

L’alimentation du tout-petit est souvent une source d’inquiétude pour les parents

Le Centre National de la Fonction Publique Territoriale m’a demandé en 2021 de créer un cycle de webinaire sur l’alimentation. J’ai organisé plus d’une dizaine de webinaire et il me semble que leurs thématiques et contenus peuvent intéresser un public plus large que les seuls fonctionnaires territoriaux.

A la fin de cet article, vous trouverez un lien pour visionner l’enregistrement du webiniaire. Ainsi qu'un lien vers l'article qui aborde l'alimentation du jeune enfant à partir de 1 an.

L’alimentation du bébé, un sujet d’intérêt pour les parents

L’engouement pour ce webinaire que j’ai déjà organisé 3 fois, montre qu’il y a un vrai besoin d’information sur ce sujet. Les jeunes parents sont souvent un peu démunis à l’arrivée de leur premier enfant. Bien sûr, le pédiatre est là pour répondre à leurs questions, mais d’une part tous les parents n’ont pas accès à un pédiatre, et d’autre part, ils ne l’ont pas toujours sous la main quand une question se pose. 

Ensuite, il y a l’entourage, mais les connaissances et les habitudes évoluent. Ce qui était plébiscité du temps des mères et grand-mères a parfois été remis en cause par les recherches scientifiques. De plus, les modes de vie ne permettent plus de s’occuper des jeunes enfants comme c’était le cas pour les générations précédentes.

Alors, que faire ? Se tourner vers les réseaux sociaux ? Il y en existe de très bien, mais pas tous… Comment savoir ? Je me suis adressée à une pédiatre, le Dr Catherine Salinier et à une assistante maternelle, Catherine Guillaud Saumur pour faire le point sur les différentes étapes des développement et éducation alimentaire des enfants. Ainsi, j’ai synthétisé pour vous les dernières recommandations scientifiques et médicales ainsi que les trucs et astuces d’une professionnelle de la petite enfance.

Comment opérer la transition entre l’allaitement et le biberon

C’est à la maman de décider ce qu’elle souhaite faire quand elle reprend une activité professionnelle. Il faut en discuter avec les personnes (crèche, assistante maternelle, etc.) qui vont assurer la garde de l’enfant durant la journée.

Différentes options sont possibles et toutes sont intéressantes. Cela dépend des choix et possibilités de la maman qui ne doit pas culpabiliser si elle ne peut pas continuer ou n'a pas allaiter.

  • Allaitement exclusif où le bébé est nourri exclusivement avec le lait de sa mère. L’enfant est nourri au sein quand la maman est présente et avec du lait maternel donné au biberon pendant l’accueil de l’enfant.
  • Allaitement mixte où l’enfant est nourri au sein par la maman en dehors des heures d’accueil et au biberon contenant du lait maternisé industriel le reste du temps.
  • Arrêt de l’allaitement maternel, c’est à dire que l’enfant sera nourri au biberon avec du lait maternisé industriel. Si le sevrage du sein n’est pas fait au moment où la maman reprend le travail, il faut l’accompagner comme dans le cas de l’allaitement mixte.

Que faire si le bébé refuse le biberon ?

Parfois la transition entre le sein et le biberon est difficile pour le bébé. Mais, il ne faut pas s’inquiéter car cette situation ne dure pas et votre stress se communiquera à l’enfant qui refusera encore plus le biberon. La clef est d’être patient et d'observer ce qui peut apaiser le bébé. Au bout de quelques jours, il acceptera le biberon. Catherine Guillaud Saumur explique dans le webinaire comment elle a aidé un petit Gabriel à passer ce cap difficile pour lui. 

La diversification alimentaire

Elle ne doit pas commencer avant 4 mois, ni après 6 mois. Là encore, il faut respecter les attentes des parents et se servir de la curiosité des bébés. En principe, cette période de diversification est pilotée précisément par le pédiatre de l’enfant. A partir d’un an, les enfants doivent avoir goûté de tout et manger en morceaux en partie tout seul.

Cependant, certains enfants mettent plus de temps que d’autres pour accepter de manger avec une cuillère.

En synthèse :

  • De la naissance à 4 mois du lait, rien que du lait
  • A partir de 4 mois, introduire les aliments sous forme de purée bien lisse, d’abord les légumes, puis les fruits. Des légumes secs bien cuits peuvent aussi être proposés.
  • De 5 à 7 mois, introduire les viande, poisson et œufs, ainsi que des purées plus granuleuses puis écrasées à la fourchette.
  • Vers 6 à 8 mois, l’enfant commence à mâcher. On peut lui donner un quignon de pain et des morceaux.

Construire le répertoire alimentaire de l’enfant

Dès la diversification, il faut faire goûter au tout-petit, tous les aliments qui passent sur la table. C’est le moment idéal pour le familiariser avec le plus de goûts possibles. En variant les recettes, il est plus facile de faire accepter les aliments rejetés. Pour cela, il est possible d’ajouter des aromates, des épices… Là encore, la patience est importante. En effet, il faut parfois présenter plus 10 fois un aliment avant qu’un enfant accepte de le goûter réellement.

Catherine Guillaud Saumur partage avec nous son expérience d’un petit Lucas qui refusait de goûter de l’avocat. Elle a persisté sans le forcer et c’est devenu un de ses aliments favoris ! Elle l’explique très bien dans le webinaire, elle a continué à présenter de l’avocat sous différente forme à Lucas qui a fini par accepter de le goûter réellement. Ainsi, il a découvert qu’il appréciait cet aliment. Si Catherine avait forcé Lucas à goûter de l’avocat, cela aurait pu le bloquer totalement. Et faire de l’avocat un aliment détesté sans l’avoir réellement goûté !

Il est important d’avoir en tête que nous sommes des modèles pour nos enfants qui apprennent par mimétisme. S’ils nous voient manger un aliment avec plaisir, ils vont avoir tendance à accepter plus facilement de le goûter. Cela fonctionne aussi dans un groupe d’enfants à la crèche ou chez l’assistante maternelle par exemple. En effet, voir les autres enfants manger des aliments qu'un enfant ne connaît pas, peut l'aider à goûter.

Cas de la diversification menée par l’enfant, DME

Le Dr Catherine Salinier nous a alerté contre une DME mal conduite. Il est très important de laisser l’enfant « jouer » avec les morceaux avant de les mettre dans la bouche. C’est une manière pour lui d’appréhender cette nouveauté et de se familiariser avec les morceaux. Il doit donc manger des morceaux par lui-même mais attention au deux écueils suivants.

  • Un tout-petit ne pourra pas manger un repas totalement en morceaux avant 12 à 18 mois, selon les enfants. C’est fatiguant pour le bébé qui doit apprendre à mâcher. Il risque d’arrêter de manger avant d’avoir eu la ration ce dont il a besoin. Il faut compléter les morceaux qu’il mange seul, avec des purées pour être certain que ses besoins nutritionnels sont respectés.
  • D’autre part, les enfants sont génétiquement programmés pour privilégier les aliments denses en énergie pour la survie et le sucre pour le fonctionnement du cerveau. Aussi, si vous lui proposez tous les aliments en même temps, par exemple sur un plateau, l’enfant va délaisser les légumes. C’est pour cette raison, qu’il faut les présenter en premier, quand l’enfant a faim et n’est pas encore fatigué.

Retrouvez tous les détails dans le webinaire avec le Dr Catherine Salinier et Catherine Guillaud Saumur : https://youtu.be/DwLeLfzbJEU

Voici le lien vers mon article sur l'alimentation du jeune enfant à partir de 1 an : https://salimenter.fr/inspirations/alimentation-du-jeune-enfant-a-partir-dun-an/

Vous trouverez ci-dessous la présentation qui a été utilisée lors de cette formation ainsi que les réponses aux questions les plus fréquentes.

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